La Monnaie / De Munt LA MONNAIE / DE MUNT
C’est important pour l’évolution de savoir apprécier les belles choses Edouard Vermeulen
Qu’est-ce qui rend la Monnaie si spéciale pour vous ?

Edouard Vermeulen (Couturier) : Ce qui la rend spéciale selon moi, c’est surtout son esprit d’avant-garde, ses mises en scène, la qualité de ses décors, tout ce qui lui vaut d’ailleurs sa belle réputation internationale.

Comment voyez-vous le rôle de la culture dans notre société ?

J’espère que les générations à venir seront de plus en plus avides de culture, parce que la culture c’est aussi la culture du beau. C’est tellement important, pour l’évolution, de savoir apprécier les belles choses. Et pour l’opéra, la beauté réside dans la musique, les costumes, les décors, les interprétations…

Avez-vous déjà chanté dans une chorale ou joué d’un instrument de musique ?

Je n’ai malheureusement pas le don musical et, en dehors d’avoir chanté dans une chorale dans mon enfance – comme c’est le cas pour beaucoup d’enfants –, et d’avoir joué un peu de guitare quand j’étais adolescent, mon expérience musicale s’est arrêtée là.

Il y a-t-il, selon vous, un lien entre votre travail et ce qu’il se passe dans les Ateliers de la Monnaie ?

Mon travail et celui des Ateliers de couture sont certainement très liés. Pour moi, venir à la Monnaie a toujours quelque chose de très inspirant, l’opéra éveille ma créativité. Quand je sors de la salle après avoir assisté à une représentation, vu tous ces costumes et observé la façon exceptionnelle dont ils ont été revisités, je n’ai que la création en tête.

Quel est votre premier souvenir à la Monnaie ?

Ah, c’est quand on m’a demandé de faire la mise en scène du dîner des mécènes. Je trouvais ce moment exceptionnel, car j’ai pu avoir accès à tout ce qui fait l’entreprise de la Monnaie : notamment les décors et les costumes. Tout cela a été une énorme découverte.

Quel était le dernier opéra ou concert qui vous a ému aux larmes ?

Je pense que chaque opéra m’émeut. Dans le cas de Tristan und Isolde, voir ces artistes déambuler dans ce décor exceptionnel, avec ces grandes parois éclairées, cela m’a beaucoup ému. Le plus important pour moi, c’est l’émotion produite par la combinaison des décors avec la musique et les personnages.

Quel serait l’opéra que vous sauveriez pour l’éternité ? Et pourquoi celui-là ?

À la Monnaie, je sauverais la production de l’Aïda de Verdi ! J’ai trouvé la mise en scène tellement exceptionnelle par rapport aux mises en scène traditionnelles que j’en garde un souvenir impérissable.

Pourquoi les jeunes devraient-ils aller à l’opéra ?

J’espère que la jeunesse restera sensible, au cours des années à venir, à ce que représente l’opéra : il offre non seulement de la culture, mais aussi le sens du beau, à travers la musique, les costumes, etc., il forme un tout. J’espère également que beaucoup d’activités continueront à être organisées pour leur rendre la Monnaie accessible.